« Temps, couple et vacances » 

Publié le 18 septembre 2025 à 09:50

Quel est l’impact du social et du physiologique sur l’organisation du couple en vacances ?

 

Article par Muriel Derouet pour l’Infolettre de l’Association Nationale des Conseillers Conjugaux et Familiaux en juin 2025 - et publié ici avec l'aimable autorisation de l'Anccef.

« Sur la plage ensoleillée, coquillages et crustacés... Dis-toi bien que tu te laisseras tenté, coquillages et crustacés ... ».

Si les paroles de cette chanson nous invite à la plage et à ses plaisirs, pour autant le temps estival sera vécu différemment en fonction du contexte de vie et des possibilités financières de chaque couple.

Environ 60% des français partent en vacances au moins une fois par an, ce qui signifie que 40% ne partent pas (source : Observatoire des inégalités).

Dès lors que signifie « être en vacances », et comment le couple s’approprie-t-il ce temps suspendu entre deux années scolaires ou professionnelles ?

Si la chronobiologie recommande trois semaines de vacances consécutives pour bien récupérer chaque année, la réalité est souvent plus contrastée.

Quand le couple part en vacances, j’entends que la charge mentale reste forte en présence d’enfants. Il s’agit de composer, entre le rythme des jeunes, les besoins des adultes, les règles de madame qui peuvent s’inviter à la plage, les conflits d’agenda, les relations avec les belles-familles.... Organiser l’été peut vite devenir un casse-tête, avec au final un sentiment de frustration, voire d’échec quand les attentes sont trop élevées.

Quand le couple ne part pas ou peu, j’invite mes patients à envisager le quotidien « autrement », avec plus de souplesse et de créativité.

En entretien, certains consultants expriment leur désir d’expérimenter d’autres formes de vacances que les voyages ou la belle-famille. Le repos, la re-découverte du territoire de vie, la pratique d’un stage sportif ou artistique, aller à la piscine ou à la bibliothèque, au parc .... peuvent alors être envisagés comme des pistes de ressourcement à proximité du domicile.

Aussi, j’invite mes patients à mettre de la distance avec certains messages sociétaux, selon lesquels il faudrait « réussir » ses vacances, comme on réussirait un gâteau ou un entretien annuel d’évaluation.

Dans la mesure du possible, je préconise au couple de « ne pas trop charger la barque », afin de laisser du temps et de la place pour l’ennui, l’imprévu, le repos.

Je crois que des vacances réussies sont des vacances « authentiques », où les besoins de chacun et de chacune sont respectés.

Enfin, s’il existe des manières plurielles d’envisager le temps des vacances, ma pratique professionnelle me laisse penser qu’une semaine par an consacrée au couple, sans enfant, ni belles-familles, est un temps essentiel permettant de relire l’année écoulée, les désirs, les limites et les besoins de chaque partenaire.

Ce rdv annuel, tantôt recherché, tantôt évité, donnera la température du couple, ici et maintenant, pour mieux envisager l’avenir ...

Bel été !

Muriel Derouet

Conseillère Conjugale et Familiale - avec l'aimable autorisation de l'Anccef

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