Consentir à s'abandonner, un chemin vers le plaisir ?

Grâce à la révolution planétaire générée par le mouvement Me Too, la question du consentement est devenue centrale dans les débats sur la sexualité. On peut s’en féliciter et se dire que c’était nécessaire, tant la parole des femmes s’est libérée sur la question.  Il est également permis de penser que la question du consentement peut ouvrir la voie à une question brûlante, celle de la confrontation avec notre propre désir. 

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L'honnêteté relationnelle : un nouveau lieu de domination émotionnelle ?

" On se dit tout ? Tu sais moi je suis honnête "...

Cette phrase, entendue dans les rapports entre les hommes et les femmes, est plus complexe et tendancieuse qu'il n'y parait. Si l'intention peut paraitre louable (je suis honnête = je suis quelqu'un de bien), la transparence est-elle pour autant au service du lien ? Et à quelles conditions ?

Je crois que l'honnêteté, souvent présentée comme une vertu, peut être détournée comme un instrument de contrôle émotionnel du partenaire, dans une logique, parfois inconsciente, de domination.

 

"Tout se dire" ? De quoi parle-t-on ?

L'expression "tout se dire", est souvent un abus de langage, car en réalité on ne se dit jamais tout, et tant mieux. Dans une relation érotique, amoureuse ou conjugale, chacun garde un espace intime, non partageable, un jardin secret. Pour que la relation marche, il faut du commun partagé par les différents partenaires, mais aussi un espace personnel auquel l'autre n'a pas accès.

Alors qu'est-ce que les amants se disent en réalité; au lit, au téléphone, ou dans la vie ?

Je doute que "tout se dire" fasse écho aux courses hebdomadaires effectuées au supermarché.

Je doute également que le fait de se dire "honnête" touche au programme télé.

En réalité, ces expressions font écho à la sphère intime : les émotions et les sentiments.

L'émotion passe par le corps. Elle est une réaction sensible à une situation donnée. Quand deux partenaires font l'amour, le fait de toucher et d'être touché, provoque des sensations et des émotions, en général agréables (en tous cas on peut le souhaiter).

Le sentiment est de plus longue durée et continue à exister au-delà de la situation ayant provoqué l'émotion. C'est pour cela que le lien, érotique, amoureux, conjugal...; se construit dans le temps. Je pense à l'autre même quand je ne le ou la vois pas, parce que je partage quelque chose de particulier avec cette personne.

 

Tout se dire ? Pour quoi faire ?

Partager ses émotions et sentiments entre partenaires intimes, adultes et consentants, pourquoi pas ? 

Cela peut faire grandir la relation et chaque individu. Mais que convient-il de partager ? 

Quand un partenaire a envie de se confier sur ce qu'il ressent, il est important que cela puisse se faire dans un climat de confiance réciproque. Et de prendre en compte les limites de l'autre.

Dire -j'ai envie- ou -j'ai besoin-, -j'aimerais- ... sont des préalables constructifs qui permettent de partir de soi pour aller vers l'autre. Il est plus sain de dire - je - , plutôt que d'attaquer son partenaire en mode reproche : "toi ceci, toi cela...".

S'assurer de la disponibilité de son ou sa partenaire pour engager un dialogue impliquant est aussi une précaution d'usage. Une même parole sera reçue différemment si elle est entendue dans un moment de détente, de stress ou de fatigue. La réciprocité dans l'écoute est également un paramètre qui compte. Si les états d'âme sont partagés à sens unique, quelle est la place pour l'altérité ?

 

Tout se dire = dire l'essentiel ou le masquer ?

Se parler, se confier ... est-ce pour faire grandir la relation, la faire évoluer ou diminuer sa qualité ?

Pour certains partenaires, le sentiment amoureux est perçu comme un danger. Dans ce schéma, il est sera moins impactant émotionnellement de multiplier les rencontres éphémères, que de construire un lien durable. Cela peut être temporaire, après une longue relation par exemple; ou plus durable, comme un mode répétitif de fonctionnement relationnel.

La peur d'aimer peut reposer sur plusieurs facteurs : une estime de soi basse, des expériences affectives difficiles, un traumatisme familial ...

Dans ce cas de figure, l'honnêteté peut être utilisée comme une arme de protection individuelle, du type: " je te préviens, on partage du sexe, j'adore faire ça avec toi, mais je ne t'aime pas."

Outre la violence du propos, on peut se demander quel est l'objectif d'une telle parole...

Quand la relation charnelle est répétée dans le temps, génératrice d'orgasmes partagés; est-il possible, et/ ou souhaitable que la dimension sentimentale en soit absente ?

En tant que conseillère conjugale et sexothérapeute, il me parait vain de croire qu'une relation érotique régulière et satisfaisante, puisse être dépourvue d'affects. Dès lors, "tout se dire", et surtout ce qui amoindrit le lien, ne serait-il pas un moyen d'assouvir un désir de domination personnelle, parfois inconscient, sur l'autre ?

Dans une période de reconfiguration des rapports hommes-femmes post "me too", les partenaires ont conquis le droit de jouir, de vivre une sexualité libre et safe, sans passer par le mariage, la reproduction ou la honte (du moins ici et maintenant).

Mais qu'en est-il de notre capacité à expérimenter des liens d'amour qui se co-construisent dans le temps, en prenant en compte la singularité de chacun ? Quelle prise de risque consentons-nous à prendre pour rencontrer l'autre réellement, comme un partenaire et pas comme un objet à consommer ?

Et quelle place donnons-nous à la relation, pour que l'amour puisse être toujours (ou encore ?) du voyage?

 

Muriel Derouet, conseillère conjugale et sexothérapeute

 

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Cunni or not cunni ?

Cunni or not cunni, telle est la question ...

Si le sexe oral fait partie des moeurs aujourd'hui, entre partenaires adultes et consentants, la fellation et surtout le cunnilingus ne sont pas dépourvus de questionnements; tant pour celui qui offre cette caresse, que pour celui qui la reçoit.

 

Le cunnilingus, c'est à dire ?

Le mot -cunnilingus- provient du latin cunnilinctus, associant les termes : 

cunnus, qui signifie - vulve -;

- et lingere, qui veut dire  - lécher-.

Il s'agit d'une pratique sexuelle orale consistant à stimuler différentes zones de la vulve de sa partenaire, principalement à l'aide de la langue.  Le cunnilingus peut être un préliminaire à la pénétration, ou un acte sexuel en soi.

Cette pratique n'est pas récente. Elle fait souvent plaisir aux femmes, et peut être ressentie comme un cadeau, surtout quand c'est offert avec envie; l'excitation sexuelle fonctionnant en miroir pour les partenaires.

 

Offrir un cunnilingus, pour quoi faire ?

Pour la personne qui le donne, il faut "le sentir", en avoir envie. En matière de sexualité, j'ai envie de dire qu'il ne faut jamais se forcer, mais parfois se motiver pour tester de nouvelles choses (comme pour découvrir certains plats inscrits à la carte d'un restaurant).

Tout est dans la nuance.

Le partenaire qui fait le cunni peut le faire par désir personnel de "goûter" le sexe de la femme, par envie de lui donner du plaisir, ou par curiosité (surtout les premières fois).

Il peut s'en suivre un sentiment de fierté personnelle, à faire monter l'excitation de sa partenaire, surtout si elle jouit.

 

Recevoir un cunni ?

La femme qui reçoit cette caresse, souvent appréciée, peut se sentir vraiment valorisée dans sa féminité. Beaucoup de femmes en ont envie, mais pas toutes (parfois par peur ou méconnaissance).

Il faut pouvoir s'abandonner à son partenaire, lui présenter visuellement son sexe et lui faire confiance pour en prendre soin.

La femme peut apprécier cette caresse pour son plaisir personnel, faire monter son niveau d'excitation sexuelle, se préparer à la pénétration.

Cela peut aussi être vécu dans la réciprocité, comme le miroir d'une fellation offerte à son partenaire.

J'ai récemment écouté une personne, qui, ne voulant pas pratiquer du sexe oral à sens unique, avait rétorqué à son partenaire : "je ne suis pas la suceuse de la soirée !".  Si j'ai beaucoup ri en entendant cette phrase, elle est plus profonde qu'il n'y parait et illustre un principe fondamental à prendre en compte dans une sexualité épanouie : la réciprocité. Je donne, je reçois.

 

Et quand ça coince ?

Parfois les désirs sexuels des partenaires ne vibrent pas à l'unisson, et ça fait partie du charme de la vie érotique !

Il s'agit de comprendre ce qui se passe afin de trouver une solution satisfaisante pour chacun.

Par exemple, si un partenaire aime cette pratique et l'autre non, il vaut mieux en parler pour désamorcer la question plutôt que de faire comme si ça n'avait pas d'importance. 

Chaque partenaire, l'homme comme la femme, détient des compétences érotiques qui se construisent avec le temps, au gré des rencontres, des expériences, de la personnalité. 

La rencontre sexuelle peut être un lieu de transmission des savoirs de chacun, au service de l'entente commune. 

Quand vraiment une pratique ne "passe" pas pour l'un des partenaires, il vaut mieux ne pas forcer les choses au risque de provoquer un vrai rejet, mais plutôt chercher une alternative qui offre un plaisir partagé.

Le cunni ? Oui ! Mais avec un désir mutuel, dans la confiance et dans la joie !

 

Muriel Derouet

Conseillère conjugale, Sexothérapeute

 

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